samedi 27 novembre 2010

Les vieux.


Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Les vieux, Jacques Brel


A la fac il y a toujours des gens bizarres. Toujours. Personne ne peut dire le contraire. Il y a les geekos amateurs de jeux de rôles qui font des vannes douteuses au sujet de La Menace Fantôme, (d'ailleurs ils pensent toujours que c'est le meilleur opus. Erreur.) si vous avez le bonheur de vivre dans le froid vous avez dû également goûter au plaisir du headband en laine et autres trucs honnêtement douteux de bobos parisiennes (et là je dis révolte).
Mais moi dans ma fac il y a un drôle de type. Son métier : inconnu. Son âge : inconnu, mais une chose est sûre, il doit faire monter la moyenne d'âge de la cafet' d'au moins 25 ans quand il en passe la porte. Mais peu importent ses rides. C'est le plus beau de tous les vieux. Au moins.

Vous avez sans doute remarqué mon amour des rides, chez Samuel Beckett puis chez Louise Bourgeois. Eh bien c'est global. Ceci est un aveu. Qu'oser dire à ces paysages creusés et érodés par les années, le sel et le vent ? Les vieux sont les plus beaux de tous parce qu'ils pourraient tout savoir, ils ont tous des instants d'absence, comme si la mort approchant, il se rappelaient la tendresse de l'enfance. Les vieux sont touchants quand ils oublient ce qu'ils ont vécu, mais que leurs mains de soie fripée sont là pour nous rappeler qu'ils en savent bien plus long que nous. Souvent ils redeviennent enfant et entre deux plis, leurs yeux s'éclairent de bonheur.
Ce monsieur à la fac fait des jeux. Il gobe du raisin et découpe des serviettes en papier pour nous regarder à travers. C'est le plus beau de tous les vieux car il a atteint ce stade de retour à l'enfance sans pudeur. Il est intelligent, nous le savons tous car ses rides et ses yeux nous le disent.
Mais parfois quand je croise son regard j'ai la sensation qu'il rattrape des années perdues à se prendre au sérieux.
Les vieux savent tout et veulent se souvenir de l'époque où ils ne savaient rien. Le poids de la connaissance et de l'expérience semble insurmontable. 
Leurs rides sont les strates d'un univers.

dimanche 21 novembre 2010

Portrait, Psychotiques et PCP




I can't remember my birth. She was diagnosed schizophrenic [...] she had a head trauma when she fell of the roof. She did do LSD, PCP and you know she was a true child hippie back in the 60's, I'm emotionally disturbed right now [...] you know it freaked me out, I feel that we're in another dimension and see, I got a little of this drug, I'm not sure what kind but it was PCP or LSD, and it depersonalized my mind. I hope I don't die. I am depersonalized, I feel like I'm dreaming all the time, I forget what it is to be normal, you know. Sometimes it freaks me out. Life is a trip. It's like one big long dream.
Jonathan Caouette

Outch.
Certains films vous laissent croire qu'après Katrina tout était pourri chez nos amis d'Outre-Atlantique. D'autres vous racontent comme c'était naze après le 11 Septembre et comment la ville de Ground Zero s'est transformée en pâle copie de Zombieland.
Et puis d'autres films vous racontent à quel point c'est nul. Tout court. Oui, oui.
Honnêtement, il y en a un qui le fait mieux que les autres. Et avec un petit budget en plus. Tout ce qu'on aime, moi à $218 le film je suis preneuse. 
Depuis l'âge de 11 ans, Jonathan Caouette filme sa vie de merde. Alors que nous pensons tous que nos vies plates ne sont même pas dignes d'un documentaire, il le fait. Et effectivement il a des choses à raconter le bonhomme.
Entre histoires d'abandons, de drogues, de chocs électriques, d'instabilité familiale et psychologique, d'homosexualité... il y a de quoi faire. Jonathan Caouette se fait le peintre d'une génération le cul entre deux chaises. Papa et Maman ont eu des pratiques sexuelles libérées dans les années 70, jusque là pourquoi pas, mais Maman a aussi eu des pratiques chimiques assez libérées. Alors pourquoi ne pas tenter le coup ?! Ah et au fait. Peut-être que Papi et Mami ont eu des pratiques sexuelles bizarres avec Maman aussi. Mais pas sûr.

Trève de plaisanteries. La seule personne qui rit dans ce film, c'est Renée, la mère. Mais on ne rigole pas du tout avec elle. Ou alors de très loin. 
Plus qu'une autobiographie morbide, Tarnation est également une merveille de montage vidéo. Et quand je dis merveille, j'essaie de peser mes mots. Sur les images filmées par Jonathan tout au cours de sa vie se posent des messages enregistrés sur répondeurs, les images filmées en Super-8, en VHS ou en DV s'enchaînent avec force. C'est une génération de cinéma (plusieurs extraits de films ARCHI underground que genre même Robert Smith ne connait pas sont calés dans le film) et d'horreur qui nous est présentée.
La possibilité d'un chaos sous nos yeux chastes. A chaque nouvelle séquence, chaque nouvelle phrase, c'est une nouvelle claque en pleine face, accompagnée de cette pensée des plus vulgaires mais néanmoins justifiée : "Putain de merde, mais c'est pas possible."
Pourtant si.
Je n'expliquerai pas pourquoi je chiale à chaque fois que je vois ce film, je vous laisse chailer à votre tour & faire votre analyse.

Ça fout les chocottes.







jeudi 23 septembre 2010

Ma vie, mon oeuvre.



So here we are. Ouaisouais. Paris ! Depuis désormais une semaine, mon but numéro 1 est de ne pas me faire choper en forme de touriste provinciale made in béton. Autant dire que je suis grillée.

Car oui mesdames, messieurs, la classe parisienne c'est pas Yves Saint Laurent, Coco Chanel ou le Pont des Arts. Non. C'est la fluidité. Go être fluide partout où tu iras, l'échec ultime étant de s'arrêter devant un plan de métro. Erreur de débutant. On l'a tous faite. -9 points faute. Ca fait vite baisser la note. Soyons donc fluides à Chatelet, fluides dans le Louvre (ça c'est le niveau expert), fluides sur les 7 étages sans ascenseur... fluides quoi. Chez nous c'pas la rigolade. C'est du torrent.

A propos du Louvre : NE PAS SE FAIRE CHOPER DEVANT LA JOCONDE, règle de base. Ca la fout archi mal. Eh oui. On peut décider de penser comme ça. mais on peut aussi décider que la Joconde c'est le bien & faire les gens archi décontract' devant le sfumato de Monsieur Vinci. Get the attitude.
Au fait. J'ai bloqué 20 minutes devant Le Radeau de la Méduse, parmi les 3 lecteurs de ce blog, quelqu'un sait pourquoi, sur les tableaux de l'époque, quand subitement quelqu'un décède, il se retrouve avec les pieds cachés ? Non parce que ça m'interpelle, comprenez bien.
Ah et tiens. Quitte à passer des annonces, parmi les 3 lecteurs de ce blog, y'a pas un plombier ? (Big Up à toi Mario pour tes 25 ans)Non parce que je sais nager, c'est pas le soucis, mais je connais pas assez les voisins du dessous pour m'avancer sur ce sujet.

Je ferai bien un petit paragraphe sur mes exploits personnels, mais je passerai de 3 à -9 lecteurs.

Vie de merde en somme!

dimanche 19 septembre 2010

Spiritualité, Silence et Sourates





Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit ; il fit aussi les étoiles.
Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres.
Dieu vit que cela était bon.

[Genèse X, 1]

Eh bien mesdames et messieurs, membres du jury de Cannes, vous ne faites pas votre boulot à moitié. 


Oui effectivement, c'est là une bien belle sélection. Qui a chamboulé la mécréante que je suis et lui a imposé le respect face à la religion. ET POURTANT C'ÉTAIT PAS FAIT! Maintenant si.

Explication exhaustive et pleine d'émotion : la semaine, pour 7.90€ (là c'est le moment de l'histoire où je suis pas encore conquise.), je suis allée voir Des hommes et des Dieux. Je suis encore sous le choc. Sans révéler l'intrigue, que vous trouverez sur tout bon site encyclopédique, parlons de ressenti.


Le ressenti est FORT, ça je le garantis. Même pour un affreux personnage athée et péremptoire et très vilain comme moi. Oh c'est bien simple, comme 97% des personnes qui ont vu ce film, j'ai CHIALE (pas d'autre mot) devant la (s)cène du Lac des Cygnes. Quelle puissance. Certes pas un tour de force, puisque la musique de Tchaikovski a tendance à se suffire à elle-même... Mais quand même. Cessons toute critique pseudo érudite, penchons nous sur les sentiments, on pleure. Voilà. L'effet est là.
Je pourrais écrire 9 paragraphes sur les acteurs (le film m'a réconciliée avec Lambert Wilson, et ça c'était pas fait!), sur la qualité extraordinaire de la photographie, la pertinence de la bande son...


Mais ce que je retiens de tout cela, c'est la religion et sa force. (Oui donc pour ceux qui n'avaient pas encore compris, ça, y'a deux semaines, je le disais pas hein.) 

Xavier Beauvois, par touches de quelques minutes, parsemées au fil du film, parvient à nous faire sentir la puissance de la croyance, la force de la spiritualité. Les multiples scènes de prière et de recueillement, filmées avec simplicité, jusqu'à en devenir des tableaux, montrent cette chose que seuls les religieux, il me semble, sont capable de vivre. La réflexion en communauté, cette réflexion silencieuse que tout croyant devrait avoir sur son lieu de culte. Cette capacité à orienter ses pensées vers Dieu, le sens de la vie, (ou que sais-je, je vous ai dit, je suis mécréante & hyperactive, je suis pas vraiment dans le trip spiritualité. A mon grand regret. Depuis quelques jours) et à garder le silence, à respecter celui des autres.


Deux choses m'ont émue, deux choses fortement liées : la communauté et la spiritualité. Je suis sortie de cette salle de cinéma avec un désir de spiritualité. Qui est toujours difficile à assouvir pour quelqu'un d'athée. Et peut être même pour la plupart des croyants. OUI, J'AI PAS PEUR MOI, J'ACCUSE 85% de la population des lieux de cultes de penser au repas du soir plutôt qu'au sens du mot "vertu" devant l'autel.

Après peut être que je me fais un trip pas possible sur les ecclésiastiques et que pour eux aussi, pendant la prière c'est ambiance pâtes carbo et Petit Suisse dans l'hémisphère droit, Vache d'Or dans le gauche. On sait pas. Mais en tous cas Lambert Wilson & sa clique font vachement bien semblant d'être trop forts en réflexion. C'est vrai, et c'est là que l'on comprend finalement pourquoi la religion a tant de succès, c'est là, devant ce film que l'on voit la force du lien qu'elle créée entre les individus, comment ils vivent en se reposant les uns sur les autres, et le dernier de la file (j'ai nommé Moïse) s'appuie sur un type en béton armé (j'ai nommé Dieu). Et là tu peux tenter une partie de Domino Express, ça tiendra toujours.

On ne perturbe pas un religieux. Et me voilà en train de respecter profondément les croyants et pratiquants, et faire de grosses concessions à ceux qui ne font que croire.


 Je suis vachement sympa quand même. 


dimanche 8 août 2010

Lunettes, Arnaque et conservateurs.


James Cameron nous l'a fait. Bon, on n'a été qu'à 1/5ème supris. Tim Burton ajoute son grain de sel ?Déjà moi dans ma parcelle de monde je vomis. M'enfin voilà, c'est fait! Mais là c'est carrément la cata. Le cinéma 3D c'était drôle quand il s'agissait de Chérie j'ai rétréci les gosses, une fois tous les 7 ans à Disneyland, mais là honnêtement, c'est un complot ?

Bon , je me suis renseignée un peu (ça devient une habitude, oui, je sais), et j'aurais peut-être dû suivre quelques cours d'optique au lycée. Mais apparemment la 3D est une fois de plus un système destiné à flouer notre pauvre cerveau qui prend décidément très cher avec les nouvelles technologies. Ah oui, ça peut sembler stupide mais j'aime pas qu'on prenne mon cerveau pour un con. Point. (archi violente aujourd'hui, mes excuses par avance aux plus sensibles d'entre vous !)

Vraiment. Aller au cinéma, c'est aller voir la réalité ? Jusque là ça va, pas de risque de se perdre, on a eu Avatar en 3D, et sauf grave contusion cérébrale, 3D ou non, tout être humain sort de la salle sans s'attendre à rouler une pelle à un Schtroumpf de carnaval format 1000/1ème. Mais à mon sens, le charme du 7ème art réside justement dans sa capacité à nous plonger dans l'illusion d'une réalité tout en nous permettant de garder une conscience totale de l'irréel qui nous est présenté. Et c'est ce subtil décalage, cette ambiguïté qui donnent ses lettres d'or au cinéma, pas des répliques de Jean Gabin ou des plans mythiques de vieux westerns, c'est le spectateur qui fait l'intérêt du cinéma.
Ce décalage peut se résumer en un mot ; le cinéma en 2 dimensions c'est la catharsis. (BIMBIM ARISTOTE & AVATAR DANS LE MÊME ARTICLE, call Michel Onfray !!). Car ce sont les deux dimensions qui font que nous prenons conscience que ce que nous voyons n'est que REPRÉSENTATION. Et alors le cinéma prend du pouvoir.
Revenons-en à nos films en 3D. Ce qui me fout les jetons, c'est que les réalisateurs et les producteurs ne sont pas cons. ils ont vu que la nouveauté attirait (cf. article précédent ! Ça devient Wikipédia ce blog. La classe.), et que le chiffre = la 3D. Or la 3D = l'action. Enfin je crois que le cinéma en trois dimensions prend justement toute sa dimension lors des scènes d'action. Et honnêtement déjà qu'en 2D c'est chiant, qui voudrait d'un film de Desplechin en 3D ? (LOOK ! UN STYLO EN 3D POSE SUR LA TABLE. Pure genius? Je ne crois pas.)
En gros, fini les films que l'on voyait résister à l'envahisseur dans quelques grands cinémas. Des petits films (ne nous méprenons pas, je ne parle pas de cinéma d'art & d'essai, n'exagérons rien !) qui nous poussaient un peu à réfléchir. Un minimum. vous savez ceux qui ont toujours Isabelle Huppert en tête d'affiche ? Voilà. Et qu'on les aime ou non, ils n'ont tout de même pas mérité de disparaitre au profit de l'Attaque des pirranhas version longue en 3D ft. Paris Hilton dans le rôle de la policière qui mène une enquête indépendante pour venger son frère. 

C'était mon côté conservateur, il est 21h, à vous les studios.

mardi 3 août 2010

Pourquoi nous, jeunes français, aimons les blagues antisémites & Technikart.





"Monde de merde". C'est là le "Rosebud" du Grand Détournement. Pas faux, pas faux. Monde de copies conformes surtout. Pas moyen de sortir du lot, c'est une véritable catastrophe. Et encore moins en faisant HK, je vous évite des liens vers certains profils facebook des plus navrants, par pure bonté.

De là découlent plusieurs modes de vie. Le numéro un se réduit à une pure et simple négation de toute appartenance à un mainstream quelconque. Tout en en faisant partie de façon catastrophique et kamikaze. Normalement on essaie tous de sortir de ce mode de vie vers l'âge de 17 ans (dernier délai, sinon c'est foutu), quand on réalise que NON, porter un tshirt "Ni dieu ni maître" ne nous rend pas particulièrement intéressant. 
Je passe directement au mode de vie numéro 3, c'est à dire vouloir être différent et l'appliquer, mais là on a deux cas de figure, être Théodore Kaczynski et envoyer des bombes aux profs d'université ou alors partir vivre dans la forêt (trip écolo à deux balles) mais là on s'appelle Alexander Supertramp et on meurt en bouffant des racines.

Outch.

C'est pourquoi nous, jeunes français, avons décidé que la différence n'existait pas, mais que la classe ultime, c'était de connaitre avant tout le monde ce que tout le monde va connaitre après vous. D'où un engouement spécial pour les magasines de critique et leur épluchage régulier (dont je suis adepte, bien sûr), d'où le chiffre d'affaires remarquable de Lucky Strike lors du lancement des convertibles et d'où notre manie d'être anti écolo (généralisation abusive.) et de vouloir toujours du neuf, du neuf et du re-neuf, et la benne verte à recyclage est bien trop loin de ma chambre, hopla, mes ampoules iront avec le carton (appelez Monsieur Cohn-Bendit ! ). 
Nous aimons discriminer les minorités pour insister sur notre propre uniformité. Mais nous préférons les Juifs. Le rayon d'action est bien plus large que pour les asiatiques. Nous aimons South Park et prenons chaque réplique pour évangile. Attention, ce n'est pas là une accusation, bien au contraire, nous somme plutôt confort avec nos 19 ans, notre Yann Barthes qui nous nourrit de Buzz au biberon et nos briquets qui chantent l'hymne national de Jérusalem (BAZZINGA!). Nous regardons tous les mêmes sitcoms américaines alignant 27 vannes à la minute et tout est bon pour entrer dans des catégories sociales remarquablement bien délimitées.

THIS IS NOTRE VIE.

Et bizarrement, on aime ça.

samedi 31 juillet 2010

Cinéma du XXIème & Mondes Parallèles.


N’as-tu jamais fait un de ces rêves qui ont l’air plus vrai que la réalité ? Si tu étais incapable de sortir d’un de ces rêves, comment ferais-tu la différence entre le monde réel et le monde des rêves ?
The Matrix, Morpheus

Nouvelles tendances ! Depuis John Malkovitch, la Matrice et sans doute d'autres bien avant dont je n'ai pas connaissance, nos amis les réalisateurs semblent surfer sur la douce vague du "true story ?". Du monde parallèle. De la double vie inconsciente.
En gros, on reprend le flambeau de Descartes, le poêle et les rouflaquettes (pure invention de ma part pour les rouflaquettes, en plus c'était pas d'époque, ça c'est sûr) en moins. 

Aujourd'hui, c'est Inception qui s'y colle, avec l'ami Leonardo DiCaprio (toujours un peu gros et décalé, je crois que Titanic lui colle à la peau. Ca doit être dur. Titanic, c'est à chier. Enfin il joue bien hein.). Comme j'évite de parler à l'aveuglette, je suis allée le voir cet après-midi, et le sujet est toujours le même; le lieu dans lequel j'agis est irréel. Ici, ce sont des rêves, l'inception, c'est d'intégrer dans l'esprit d'un type, subtilement, une idée; De l'intégrer dans son subconscient en voyageant dans ses rêves. Bien sûr avec tous les rebondissements d'une grosse prod' américaine : ma meuf est morte, laisse moi pleurer 5 minutes s'il te plaît merci, attends je fais sauter un char pour voir ce que ça donne, mes enfants me manquent et le méchant est chinois.

Toujours est-il que cette tendance m'a donné envie d'écrire un micro-quelque chose. Je ne suis ni sociologue ni spécialiste en psychologie des masses (scoop, oui je sais. un monde s'écroule.) , mais depuis quelques années, on dirait bien que tout le monde a besoin de croire que la vie n'est pas la vie. Et les réalisateurs l'ont bien compris! (ou alors ils ressentent la même chose et font des cauchemars la nuit, allez zou un bisou, la veilleuse & au dodo Mr. Nolan) Comme si nous ne pouvions plus assumer nos propres actes, cette vague nous libère de tous remords, que ce soit en considérant que nous sommes habités par d'autres qui nous contrôlent (M. Malkovitch, bonjour.), que ce monde n'est pas réel (Welcome to the Matrix, Neo) ou encore que nous rêvons. Tout simplement. Malin génie (cogito ergo sum, c'est la formule magique en cas de doute, entendu?!), docteur Freud... tout est bon pour nous déculpabiliser, sans doute. Encore un trip écolo ? (erm, je deviens parano avec ces gens là. Mais ils se reproduisent comme des lapins, c'est fou ! Ils font de la politique, de la musique, de l'art. Le retour du comple judéo-maçonnique sous une forme nouvelle qui chie dans les bois et chante Tryo ?) 
Mais oui, dirait bien que l'on arrive à un stade ou la question est de savoir si notre action sur ce monde est réelle, et surtout si elle vient réellement de nous.. Mouais.
Pour ma part, mais cela n'engage que moi hein (oui il y a quelques jours je me suis dit que ce serait bien d'essayer d'atténuer le ton péremptoire de ce blog ! Enfin cela n'enlève rien au fait qu'être écolo c'est égoïste, que Tim Burton fait de la merde, que les aliens existent...) JE PENSE qu'il serait temps d'assumer tout ça. Mais tant que ça donnera des films sympas (voire remarquables, mais c'est pas le premier adjectif qui me vient à la tête pour Inception), continuons sur cette voie !


Je dédie cette pseudo réflexion à une personne qui m'est chère, et dont les capacités d'analyse auraient permis de pondre un article sans doute plus complet. Enfin cette personne qui malgré sa modestie se reconnaitra doit savoir que tout anti-écolo, pro-ovni et péremptoire que je suis, je sais que je ne vis pas dans un monde parallèle, et que je suis bien là, sur terre, au cas où on aurait besoin de moi. On sait jamais.

La cuillère n'existe pas.

dimanche 25 juillet 2010

Régis Jauffret, ou l'errance au conditionnel.



Hophophop, bobo Télérama, Critique littéraire aujourd'hui. Pas très critique en fait. j'aime beaucoup Régis Jauffret. D'ailleurs c'est l'un des rares auteurs français contemporains que je connaisse (on notera l'abondance de sous catégories :D ) que je puisse sacquer. Merci pour lui.
Moins de 14 ans, gare à vous, Régis Jauffet n'est pas Anna Gavalda (oui, j'ai dit que je l'aimais bien.), chez lui une histoire d'amour commence par un viol, se poursuit par un viol, et se termine sur un viol ( allusion à l'un de ses romans qui m'a profondément marquée, "Une histoire d'amour").
Si vous voulez faire le tour de son pessimisme et des entrailles de son monde, qui est aussi le notre, en forme de Gotham City sans Batman pour sauver les grands-mère, je vous conseille de commencer par quelques Microfictions, 500 nouvelles d'une page, une page et demi, qui vous arrachent littéralement les tripes. On se croirait dans un autre monde, et puis en ouvrant bien les yeux, on réalise que c'est du notre dont il s'agit, cette part du monde alcoolique, violente, déchirée et essouflée que l'on passe notre vie à essayer d'oublier.
Le monde, la France, les hommes sont réduits à leurs pensées les plus vénales, perverses, morbides. A leur chair. Chaque chute ressemble à ces phrases qu'on aimerait bien prononcer à 14 ans, pour la provoc', mais qui restent dans nos têtes.

Le tour de force de Régis Jauffret, c'est l'hypothèse. Le conditionnel. L'impression que tout ce qui est dit n'est jamais plus qu'une possibilité de vie. Dans les Microfictions, la brièveté des histoires nous laisse penser qu'après tout, puisque c'est si court, cela ne doit pas être vrai. L'auteur n'est pas là pour nous dire la vérité. Il est la pour nous proposer de la voir, à nous de l'accepter ou de rester dans le conditionnel qu'il utilise tout au long de Promenade, roman dans lequel l'errance est poussée à son paroxysme. Pas de but, pas d'envies, juste cette errance au conditionnel. Tout ce que Régis Jauffret nous montre est une perception de la vie comme un noeud de probabilités infimes.

Autant vous dire que c'est pas réjouissant réjouissant, mais c'est étonnamment puissant et hypnotique.
Si les yeux de Régis Jauffret sont durs, ce qu'il nous raconte aussi. Farandole d'enfants abandonnés, d'ex-rockers sexagénaires, de ratures de flics, de PDG pourris, de prostituées sans salaire. Enchaînements de morts, de vols et viols, d'arnaques et d'atrocités verbales sans scrupules.
A vous de voir si le monde est tel que le décrit Régis Jauffret ou si ce qu'il nous propose n'est pas l'une des multiples faces que le monde aurait pu prendre ...

Elle refuserait dorénavant de se laisser entraîner par les raisonnements funestes qui l'emmaillotaient. Et quand elle marcherait dans la rue, la foule lui semblerait un ruban continu de personnes anonymes. Elle s'abstiendrait d'imaginer leur existence, leur mode de vie, leur manière abjecte de se moucher au-dessus de la poubelle et de penser parfois au suicide en faisant sauter des crêpes pour leur neveux.
Régis Jauffret, Promenade.





dimanche 18 juillet 2010

Psychologie atrophiée des impasses Parisiennes.


Paris mesdames et messieurs ! Dans un mois je plonge dans la foule. Occasion pour moi de déclamer mon amour des grandes villes, qui n'ont certainement pas été faites par les hommes et encore moins POUR les hommes.
Comment appeler cette arrivée autrement qu'un plongeon ? Paris est inondée ! Pas seulement en 1910, non, Paris c'est l'océan, le monde entier sur quelques kilomètres carrés, c'est beau et crade, plus que beau et pire que crade. La foule, mesdames et messieurs ! LA FOULE !
Soyons honnêtes avant les envolées lyriques : je préfère Londres. Tout d'abord parce que les gens y sont anglais, également parce que les gens y sont anglais mais aussi parce qu'on y parle anglais. (et que c'est plus beau encore que Paris).
Mais prenons Paris, ville océan que j'investirai dès le mois de septembre, oui, je débarque au centre du monde. Jules Verne s'était cassé le c** pour rien, le voyage au centre de la terre dure 2h à partir du Havre et se fait tout à l'horizontale, si je puis me permettre. Ca me rappelle un mot dégueulasse de cours de géo, DNL et autres conneries : HUB. Ouais ma poule, je débarque in the HUB.
Les gens y sont fous, je veux devenir dingue comme eux aussi ! Tarée comme un poisson dans un gros aquarium, comme un enfant qui a perdu sa mère chez Auchan courir vite dans le métro et ne plus être ce touriste dingue qui pense "les gens sont fous". OUAH. Hé les gars, on est au centre du monde ! Evidemment que les gens sont dingues! Des machines ! Naitre, Bosser, Se créer un mini-patrimoine familial, Mourir. La vie quoi.
THE PLACE TO BE. Ouais. Qu'est ce que je me fous que mon appart soit au 7ème sans ascenseur et fasse 12m²! Je suis dans l'océan, y'a pas de problème. Je plonge.
Le plus dingue dans l'histoire, c'est la ville elle même. Rentrer au coeur de Paris c'est comme se faire une virée Au coeur des ténèbres avec Conrad. Vraiment. La folie te prend totalement. Je veux cette folie, cette hystérie des grandes villes dans lesquelles les impasses sont entre l'abandon et la fréquentation permanente.
Paris, c'est ses impasses. Sans impasses, Paris n'est plus Paris. Ces impasses labyrinthiques, qui font que jamais vous ne sortirez de la folie de la ville, en tous cas pas à pieds.
Paris je t'aime.

samedi 19 juin 2010

Esthétisme, Kitsh et Hermaphrodites.

Le cremaster est une structure musculaire paire et symétrique qui recouvre les testicules sur leurs faces latérale et médiale. Sa fonction est de soulever ou d'abaisser le scrotum afin de réguler la température des testicules pour favoriser la spermatogenèse.

Je cherchais une citation érudite (ça c'est bon) et pleine d'humour Café du Commerce, mais j'ai pas trouvé (on peut pas assurer à tous les coups hein.), donc je vais commencer platement.

Matthew Barney, un chic type qui parle anglais comme.. un français pure souche, bien qu'il soit vraisemblablement, sauf mensonge des services publics et manipulation internationale de la part des francs-maçons (et des juifs), américain. Marié à la seule islandaise que l'on connaisse, j'ai nommé Björk. Ca fait du pipole et pourtant les tabloïds s'en foutent.

Mais après tout, concentrons nous sur les productions de monsieur Barney dont la sexualité doit être en flottement permanent si j'en crois l'avis de Sigmund. Dans son cycle du Cremaster, commencé en 1994, l'homme se fait escargot. Sans la bave, la coquille, les antennes. Juste l'hermaphrodisme en fait. Par simple désir de censure et de tyrannie, je ne vous parlerai ici que du premier film de la série. Hopla.
Commençons par la fin : hermaphrodisme, donc. Gonades indifférenciées (amis scientifiques, cet ode au programme de terminale est pour vous), canaux de Müller et de Wolff, Barney s'attache à des figures géométriques, dessinées par les deux dirigeables Goodyear (?), par Goodyear elle-même, cette femme en blanc cachée sous la table qui dicte leurs actes à tout un régiment de femmes déguisées en vagin et déambulant sur un terrain de football.

Ah oui, expliqué comme ça c'est le bordel hein. Des dirigeables, un terrain de foot, des femmes-vagins, des femmes-U.S.-Navy-hommes, des sculptures phallo-utérines, du raisin, une Goodyear virginale digne de Lewis Caroll et du raisin qui contrôle le monde. Trouvez Charlie maintenant.
Dépatouillons tout cela. essayons. Tenez, coup de fil à Wikipédia, qui nous offre généreusement ses substantifs: baroque, onirisme, symbolisme, corporalité, identité sexuelle, opéra, fable. (Bon après, Wiki compare le Cremaster à Star Wars, je passe.)
Je suis d'accord avec tout. (attendez, c'est Wiki, ça déconne pas.) Mais quand même j'ajouterai bien mon petit grain de sel (ouais, c'est mon blog, j'fais c'que j'veux.). Esthétiquement, c'est beau, d'un point de vue strictement cognitif, c'est déroutant, on se perd. Bien sûr, les allusions à la perte d'identité sexuelle sont parfois lourdingues genre "Oui Matthew, merci Matthew pour le zizi sur la pelouse."
Mais les choix musicaux font presque tout, au même titre que des symétries volontairement ratées, en magnifique opposition avec la perfection du maquillage et des costumes, celles de la géométrie.
Ce n'est pas un coup de coeur. Mais il me semble que c'est à voir. Moins que ses clips, plus que ceux des autres.

jeudi 3 juin 2010

Attente, Absence et Absurde.



Avant tout, observez ces yeux.

Effectivement, ils sont bleus, ils semblent vides, mais sont aussi intelligents et créateurs que la voix de Michel Foucault. Je pose le sujet : ce sont ceux de Samuel Beckett.
Cet homme sait tout, je vous préviens, il a tout compris, tout montré, si ses yeux sont si transparents, c'est sans doute qu'ils absorbent le monde et la condition humaine sans fioritures. On ne rigole pas avec Beckett.. ou peut être que si, parfois, entre deux répliques de Hamm, Willie ou Pozzo.
A poor lonesome cowboy, un homme sans influences, si ce n'est un semblant de Purgatoire à la Dante dans ses lignes. Après avoir vaguement montré sa science dans quelques essais ; Dante, Proust, dramaturgie italienne...sur les conseils de l'autre ami irlandais, j'ai nommé James Joyce, qu'un jour nous parviendrons peut-être à lire, il rompt avec l'érudition qu'il avait déjà largement démontrée, et commence la construction d'une oeuvre charnière pour la littérature du 20ème siècle.

Samuel Beckett créée un genre nouveau, non pas le théâtre de l'absurde à la Ionesco comme on pourrait le penser, mais du théâtre de l'absurde irlandais. Un théâtre et des romans, je m'en voudrais de ne pas les mentionner (minute "ma vie" : je lis actuellement l'un des trois tomes de sa trilogie sur la condition humaine : Molloy) marqués par un profond pessimisme. Ce pessimisme qui trouve son essence dans l'attente et l'absence (l'attente de l'absence ?)
Plus d'humains, seulement des monstres. Pas des Éléphant Man, ni des Jack l'éventreur, non, pas des monstres en ce sens, mais plutôt des Hommes. Donc des monstres. Voilà la corrélation. L'Homme hait le monstre et l'Homme est le monstre. Flagrant dans Fin de partie, plus discret dans En attendant Godot, cet aspect de la littérature n'est pas nouveau, mais matérialisé et exacerbé chez notre homme.

On l'a accusé de tous les torts, de sous-écrire, de sur-écrire, mais le plus souvent, Beckett sait poser ses mots. Que voulez vous. Monsieur est normalien, Monsieur est ami avec James Joyce, et avant tout, Monsieur est d'une intelligence rare! Incommunicabilité, frivolité du quotidien, matérialisme, irrévocabilité de la mort, impossibilité ou inutilité du carpe diem.
Peut-être que j'ai faux sur toute la ligne, mais Beckett me dérange et m'émeut, le plaisir qu'il prend à jouer avec la langue française me touche.
Si une chose peut lui être reprochée (et je suis draconienne), c'est peut être la grande homogénéité de son oeuvre, sa constance. Mais bon. Ça reste Beckett, et Beckett, ses rides, ses yeux, ses livres, je les aime.


P.S. : oui, je sais, ça fait deux photos ridées de suite, mais que voulez vous, je suis sentimentale et la vieillesse m'émeut. Louise et Samuel sont magnifiques dans leur vieillesse et dans leurs rides.

lundi 31 mai 2010

Maman.


Aujourd'hui, à 23h tapantes, on m'a dit : "Louise Bourgeois est morte"

Life's hard.

Cinéma, Canidés et Contorsionnisme


J'ai longtemps hésité entre un article virulent et un article élogieux. Et autant dire que ce soir en matière de virulent, il y a de quoi faire, puisqu'Israël a encore frappé... Mais la distinction entre antisémitisme et anti-sionisme étant encore floue pour bon nombre de personnes, j'ai préféré éviter ce terrain glissant, et m'attarder sur un élément plus positif de mon actualité personnelle, j'annonce : du cinéma.

Eh oui, plaisir, que voulez vous. Du cinéma, mais pas des moindres. Amours Chiennes, del Señor Iñarritu. Je ne m'étais pas vraiment lancée dans le cinéma mexicain jusqu'à vendredi dernier, mais je suis conquise, prenez mon coeur, mon corps, tout ce que vous voulez, je pars sur le plateau de tournage et je fais des bisous à toute l'équipe. Ça fait groupie, je vous l'accorde, MAIS SÉRIEUSEMENT, la virtuosité du réalisateur m'a troublée. J'explique : un triptyque; trois histoire, qui partent d'en haut ou d'en bas, et qui, en se croisant lors d'un accident de voiture, vont toutes atteindre l'extrémité opposée. Au centre de ces trois histoires, los perros. Les chiens. Chiens de combat, chien-chien à sa mémère, chiens complices. Le coup des destins croisés, on l'a déjà vu cinquante trois fois (pour être exacte, mais j'en oublie peut-être), mais la fluidité et l'intelligence des croisements, en ce qui me concerne, c'était du jamais vu. Iñarritu jongle entre trois trames narratives avec une virtuosité qui laisse sans voix, et c'est sans compter le talent des acteurs ( Gael Garcia Bernal, comme dans la Science des Rêves, poignant) les éclairs de génie de la photo et les perles de la bande son.

Iñarritu montre un Mexique déchiré, cru et rude, presque tragique, surtout durant le second "épisode" du film, durant lequel les éléments s'enchaînent irrévocablement, à un rythme incontrôlable et incontrôlé. Il n'y a pas ou peu de surprises dans ce film, tout semble écrit dès le commencement, mais il suit son cours avec élégance et émotion.

Je serai plus que tentée de détrôner mon amour de Soleil Vert et d'offrir la première place de la section "cinéma" de mon coeur à Amours Chiennes. Mais la vie est trop dure, et un tel choix ne se fait pas si rapidement. Quoiqu'il arrive, Blade Runner demeure troisième hein, ne vous en faites pas pour lui. Egalement, dans l'actualité cinéma, je tenais, tout inutile que ce soit, à rendre hommage à Dennis Hopper, parce que ça c'est un type, un vrai, un acteur-réalisateur que je n'oublierai personnellement pas de sitôt, ne serait-ce que pour sa gueule défoncée dans Easy Rider et pour sa façon de révolutionner le personnage du gros méchant-manipulateur-terroriste-ex prof de maths à Harvard qui vire Unabomber dans Speed. BAH OUAIS.

Pour finir, un gros bisou à Israël qui l'a bien mérité. (avec de la bave)



dimanche 16 mai 2010

Elites, Erudits et Enseignement.



Attention, scoop autobiographique aujourd'hui : je suis en hypokhâgne. (FIN)

Je suis également en colère, car à la veille de mon concours blanc, entre deux fiches, je réalise, comme cela arrive parfois. J'explique et j'avoue mon ignorance : après 13 tentatives Môssieu' Marcel Proust m'est toujours verrouillé. Mais ce jeune homme, parait-il, est d'une rare fulgurance. Si je suis énervée, c'est que j'en ai marre de (je m'auto-cite, si vous le permettez, mais avec censure sur tous les termes en "-ards") "ces hommes persuadés d'avoir l'autorité sur tout, et perçus comme tels, simplement parce qu'ils ont acheté un jour un dictionnaire historique de la langue française chez Emmaüs". Bon, j'y vais fort.

Le fond de cette pensée est le suivant : on s'autoproclame super copain des lecteurs et du peuple, mais à côté de ça on aligne pas une seule phrase en "SUJET+VERBE+COMPLEMENT" (ou alors le complément vient d'un autre monde). Je ne reproche pas cela aux poètes, tout le monde sait qu'ils sont illisibles et ils s'en portent bien mieux aussi. Mais monsieur Proust, si vous me lisez, sachez que si vos théories étaient aussi brillantes qu'on semble me lire dire, peut être qu'une étape de démocratisation s'impose... ? Même SARTRE l'a fait. Non mais c'est vous dire ! SARTRE ! Alors qu'il était quand même menacé par le fouet de Milady de Beauvoir.
Oh bien sûr j'admet être totalement aigrie. Mais quand même.

Quand même, parce que finalement cette année de prépa se résume à un formatage en règle de tous nos cerveaux pour que dans 5 ans nous allions tous discutailler au café du Commerce et rire grassement sur des vannes pseudo intellectuelles à la Gad Elmaleh. On nous a proposé de nous mener vers des ouvrages multiples, ce dont je suis reconnaissante, mais le fond est finalement celui-là. Et à observer certains des autochtones de ces classes, il m'est apparu que pour une minorité d'entre nous, je l'espère, le but était effectivement d'acquérir la chaise côté fenêtre à la table 15 du café du Commerce. Ils ont l'art de se prendre au sérieux, de lire tout ce qu'on leur dit de lire, et d'accepter le moindre ouvrage comme révolutionnaire. Je ne me proclame pas anticonformiste, mais quelques individus de cette année 2009-2010 m'ont relativement bien montré ce que la classe préparatoire littéraire veut faire de nous. Et c'est pas beau à voir.

Verdict : l'an prochain, je vais à la FAC.

mardi 11 mai 2010

Attraction, Apesanteur et Aliens.





Ici aussi il y a de l'air, et au dessus de tout, il y a l'amour que nous portent les gens de la planète bleue.



Autant abattre nos cartes maintenant. Bien sûr que j'y crois. Vous l'aurez sans doute compris plus tôt dans votre vie, n'est pas rationnel qui veut.

J'y crois, en cet éloignement remarquable, en ces statistiques vertigineuses, en ces bouts de glace sur Mars et autres idéaux d'une vie peut être meilleure. Car avant tout, celui qui y croit n'est-il pas celui qui VEUT y croire ?
Sincèrement, le scepticisme et le simple fait de rejeter l'hypothèse de l'existence d'extra-terrestre (ça y est je l'ai, dit, TABOU!) n'a rien de réjouissant. Personnellement, et avec la plus grande humilité que je puisse arborer (faut pas déconner non plus), je préfère m'imaginer accompagnée dans l'infini. Enfin c'est vous qui voyez, je voudrais surtout pas vous coller la pression...
Mais jouons la "pari pascalien", d'accord ?
Si je crois en l'existence d'une vie extra terrestre, alors il m'est tout à fait permis de me réconforter à l'idée que quelque part, peut être, la vie est sympa comme une chanson de Bill Withers et rayonne comme une madonne.
Si je n'y crois pas, je suis tout seul dans l'univers infini (noir, vide, froid , ambiance film avec Vincent Price...) et basta.
Mon choix est vite fait.
Et puis au même titre que l'infini, la vie extra terrestre me permet de poser des limites à mon imagination. Car oui monsieur Descartes; volonté infinie peut être, mais à ce que je sache, jeux de formes et de couleurs que mon esprit peut associer, même si leur quantification apparait complètement extraordinaire, bin tout ça c'est du fini. F.I.N.I.

Et puis rejoignons nos vieux amours, le cinéma ! 'Non mais' sérieusement. E.T. Mais oui, E.T. Enfin autant vous faire un aveu, le film qui m'a donné envie d'écrire tout ça s'appelle Le Village des damnés, film de Wolf Rilla, 1960. Des gamins aryens à souhait, (catégorie Heineke et Ruban Blanc, version extra terrestres) fruits d'une immaculée conception globalisée (catégories fontaines de vie, version extra terrestre) sur le village de Midwitch.
Conclusion : ça part dans tous les sens, on se croirait dans une pub Benetton[je précise ne pas avoir les droits d'auteur de cette ramarquable vanne.]. Parabole du nazisme, film d'horreur assez bon marché, mais fonctionnant toujours un peu. De remarquables trouvailles pour l'époque. Un plaisir de dimanche après-midi en somme.

Post sans queue ni tête. Après tout, j'adopte la logique saturnienne. Continuez à les rêver!

Jamais cartésiens.

mercredi 21 avril 2010

Volcanisme, scepticisme & lémuriens.


Son nom est imprononçable et impossible à écrire, mais il ne s'est pas gêné pour autant, le 14 avril, oh plaisir, [je me lance] Eyjafjöll nous a rappelés à l'ordre, et m'a conforté dans mes opinions anti-écolos des plus politiquement incorrects, paraît-il.

Volcan d'abord. Une bien belle éruption, avouons le. Merveilles de la nature qui nous remettent à l'esprit, tout aussi cliché que ce soit, que l'activité gastrique des plus routinières de notre planète peut rendre précaires les plus grand patrons. Misère, oh misère !
Conséquence de cette remarque : nos milliers d'avions par jour sont-ils réellement invulnérables ?
Conséquence bis : s'ils peuvent être abattus si facilement, ont ils réellement une influence sur la planète ?

Vous voyez où je veux en venir. Il me parait bien prétentieux de la part des hommes de s'estimer capables de modifier le monde et d'éliminer la Nature. Oui oui, parfois on frôle même le gonflage de chevilles à la pompe en s'attribuant des hausses de températures autres que celles de nos derrières. Tout cela devient bien agaçant, et ennuyeux lorsque la politique s'en mêle, et bientôt, fini le saucisson puisque d'ici 2 ans, je l'annonce, nous découvrirons que chaque pas de cochon équivaut à une augmentation de 0.002% du phénomène d'effet de serre.
Plutôt que "l'anti-écolo" utilisé au début de ce post, j'opterai pour climatosceptique, pour deux raisons : cela me confère un côté intellectuelle éclairée qui n'est pas pour me déplaire =) mais aussi parce que ce terme est plus exact. En effet face aux chiffres improbables, aux accusations de la gastronomie des vaches, face à l'annonce de la montée GRAVISSIME du niveau de la mer et de l'augmentation de la température terrestre, face à l'éco-participation, aux gros sous et à la paranoïa, je suspens mon jugement. Ou presque.
Sérieusement, qui sommes nous pour prendre notre température, celle de nos enfants, et se croire responsables de celle de la terre ?
Tout cela n'est qu'un bien gros égoïsme. Combien d'extinctions massives depuis la naissance de la vie ? Combien d'espèces envolées-disparues mais toujours remplacées ? Question rhétorique à laquelle j'apporte sans plus attendre une réponse qui m'a été offerte par ma prof de sciences de terminale : BEAUCOUP.
Conclusion : renvoyons les journalistes et autres fous furieux du papier recyclé en second cycle.

La nature est auto régulée, elle s'en tirera très bien, que ce soit avec ou sans nous. Ce qui fait peur, c'est la disparition de l'Homme lui-même, trêve de bons sentiments hypocrites "sauvons les bébés singes".

Précision ultime : non je ne suis pas hermétique au charme de la nature. J'aime et je voue un culte aux animaux, il est vrai. Mais j'aime prendre des douches de 25 minutes, utiliser des feuilles A3 en guise de post-it... simplement, Ejla... bref. ce volcan islandais va me conforter et me permettre de savourer mes promenades en nature, imaginant les bestioles qui prendront glorieusement notre place d'ici quelques milliers d'années, et qui vivront et verront.

vendredi 2 avril 2010

Alice in Disneyland.


Dieu quelle infâme déception.
Tim aime son fils, il en a bien le droit. Mais il nous a bien oubliés, nous qui aimions ses Ed, qu'ils soient Wood ou aux mains d'argents, qui aimions ses Beetlejuices et autres Vincent.
Autant dire qu'Alice est fade, trop courageuse, trop blonde, trop grande ou trop petite, trop fausse. Que de chevaleresque et de médiocrité dans l'illustre !
Dieu, quelle infâme déception.
Des bons sentiments et si peu de son cinéma expressionniste des temps modernes que j'aimais tant. Burton aurait-il disparu ? Annonçant sa fin par une Planète des Singes pleine de gros sous, reprenant vie par quelques soubresauts meurtriers chez Mr. Todd... mais il semblerait que ce soit la fin. Walt Disney qu'il haïssait tant pour l'avoir forcé à dessiner ces Bisounours de Rox et Rouky a eu raison de lui.
Revenons en à Alice, la belle infidèle. Tout est lisse et tout brille, même les arbres qu'il avait l'habitude de nous offrir. Les couleurs sont là, rouge sang et blanc virginal qui ne font que s'opposer sans profondeur. Il nous emmène merveilleusement bien dans le Monde de Narnia... mais est-ce ce que nous attendions ? Pas pour ma part.
Tim Burton nous avait habitués à une caricature cruelle et acerbe, cette fois-ci, elle est grossière et enfantine.

TOUTEFOIS. Oui, toutefois, car je l'aime encore, malgré tout. Ne crachons pas sur quelques jolies choses. La délicieuse Anne Hathaway l'est encore plus en reine Blanche apprêtée et trop lyrique. Sa danse perpétuelle est burtonienne à souhait. Mention spéciale pour quelques créatures remarquables : le réalisme de la chenille est délicieux d'un point de vue esthétique. le personnage l'est bien mois, trop sage, trop Gandalf, trop. Le chat, l'adorable chat, le délicieux chat est, lui, une jolie merveille aux répliques souvent bien tournées. Le lièvre fou et le chapelier sont tous deux bien assortis dans leurs crises de schizophrénie bien violentes. Johnny Depp garde le même jeu qu'il a pu arborer dans la Chocolaterie, et ses yeux fous dans des instants d'abandon en deviennent presque effrayants.
Notons également quelques jolies trouvailles techniques qui confèrent au film, une fois toutes les demi-heures, un semblant de qualité esthétique et cinématographique.

Une déception en bref, comme depuis plusieurs années avec Tim Burton. espérons que la future crise d'adolescence du fiston le replonge dans un cinéma plus profond et moins commercial.

dimanche 28 février 2010

vendredi 26 février 2010

Back to Basics.

Ecrire pour la colère et la joie. La colère pour moi, la joie pour vous. 50/50. Des commentaires? Non jamais. Evitez les.
Si je reprends, c'est pour mes tripes, mes yeux et mes poings, c'est pour mon coeur et ma peau. Jamais pour vous, inexistants mais toujours là, insupportables kamikazes des temps modernes, laissez vous approcher, je pète le feu, je vous en collerai plein la gueule, et quoiqu'il arrive, attendez vous à m'apercevoir au coin de votre rue.
Fin d'une absence.
Commencement d'une obsession. Des mains franches et sèches, vulgaires parfois, pardonnez moi Régis Jauffret, mais il sera toujours plus simple à atteindre que Gracq. Vous le savez aussi bien que moi. Plus facile de détester que d'aimer. Et quand les deux sentiments se retrouvent, besoin de vomir. Le voila mon vomi sémantique. Régalez vous.
Let's get rocking.

Luuna Unabomber.