
Je suis également en colère, car à la veille de mon concours blanc, entre deux fiches, je réalise, comme cela arrive parfois. J'explique et j'avoue mon ignorance : après 13 tentatives Môssieu' Marcel Proust m'est toujours verrouillé. Mais ce jeune homme, parait-il, est d'une rare fulgurance. Si je suis énervée, c'est que j'en ai marre de (je m'auto-cite, si vous le permettez, mais avec censure sur tous les termes en "-ards") "ces hommes persuadés d'avoir l'autorité sur tout, et perçus comme tels, simplement parce qu'ils ont acheté un jour un dictionnaire historique de la langue française chez Emmaüs". Bon, j'y vais fort.
Le fond de cette pensée est le suivant : on s'autoproclame super copain des lecteurs et du peuple, mais à côté de ça on aligne pas une seule phrase en "SUJET+VERBE+COMPLEMENT" (ou alors le complément vient d'un autre monde). Je ne reproche pas cela aux poètes, tout le monde sait qu'ils sont illisibles et ils s'en portent bien mieux aussi. Mais monsieur Proust, si vous me lisez, sachez que si vos théories étaient aussi brillantes qu'on semble me lire dire, peut être qu'une étape de démocratisation s'impose... ? Même SARTRE l'a fait. Non mais c'est vous dire ! SARTRE ! Alors qu'il était quand même menacé par le fouet de Milady de Beauvoir.
Oh bien sûr j'admet être totalement aigrie. Mais quand même.
Quand même, parce que finalement cette année de prépa se résume à un formatage en règle de tous nos cerveaux pour que dans 5 ans nous allions tous discutailler au café du Commerce et rire grassement sur des vannes pseudo intellectuelles à la Gad Elmaleh. On nous a proposé de nous mener vers des ouvrages multiples, ce dont je suis reconnaissante, mais le fond est finalement celui-là. Et à observer certains des autochtones de ces classes, il m'est apparu que pour une minorité d'entre nous, je l'espère, le but était effectivement d'acquérir la chaise côté fenêtre à la table 15 du café du Commerce. Ils ont l'art de se prendre au sérieux, de lire tout ce qu'on leur dit de lire, et d'accepter le moindre ouvrage comme révolutionnaire. Je ne me proclame pas anticonformiste, mais quelques individus de cette année 2009-2010 m'ont relativement bien montré ce que la classe préparatoire littéraire veut faire de nous. Et c'est pas beau à voir.
Verdict : l'an prochain, je vais à la FAC.
alors ça, c'est poignant.
RépondreSupprimerc'est fou comme cette année tout le monde se rend compte que la prépa c'est de la merde.
Il aura fallu la subir pour y croire n'est-ce pas? =)
des bisous ma belle, ET JE VEUX QU'ON SE REVOIT TRÈS VITE .
Tu veux un calinou ?
RépondreSupprimerEst-ce l'attitude digne d'une personne supposément lettrée et dont on peut espérer que l'attitude soit responsable, d'autant plus vis à vis d'œuvres littéraires ?
Tu ne sais lire Proust, donc Proust ne mérite pas l'intérêt qui lui est manifesté depuis plus d'un siècle.
Quant aux poètes, je n'ai rien lu d'aussi plat et bas de plafond ailleurs que sur des blogs d'adolescents trop pas contents.
Des outils t'ont été donnés cette années, à toi de voir si tu as la maturité nécessaire pour t'en servir à bon escient. N'accuse pas les poètes, Proust, les profs (ou les écologistes) de ton manque de curiosité intelectuelle.
J'ai le choix entre doucher à mon tour ceux qui rentrent dans le système comme tu semble le faire. Ou faire semblant de m'écraser pour calmer tes ardeurs qui puent jusqu'ici la prétention.
RépondreSupprimerDonc je la ferme :)
PS : les outils qui m'ont été donnés cette année ? clâsse. Et mon manque de curiosité intellectuelle ? clâsse aussi, je ne dis pas. Mais en plus de trouver ça clâsse, je ris haut et fort.
Jerk.
Je ne crois pas que nous ayons été présenté, et je doute que me définir comme quelqu'un qui "rentre dans le système" soit judicieux. Que ce soit le système scolaire ou sociétal d'ailleurs.
RépondreSupprimerMais je ne t'en veux pas, je comprends que tu sois énervée. Même si certaines de tes réflexions sont plutôt décevantes pour quelqu'un qui a ton niveau d'étude.