
J'ai longtemps hésité entre un article virulent et un article élogieux. Et autant dire que ce soir en matière de virulent, il y a de quoi faire, puisqu'Israël a encore frappé... Mais la distinction entre antisémitisme et anti-sionisme étant encore floue pour bon nombre de personnes, j'ai préféré éviter ce terrain glissant, et m'attarder sur un élément plus positif de mon actualité personnelle, j'annonce : du cinéma.
Eh oui, plaisir, que voulez vous. Du cinéma, mais pas des moindres. Amours Chiennes, del Señor Iñarritu. Je ne m'étais pas vraiment lancée dans le cinéma mexicain jusqu'à vendredi dernier, mais je suis conquise, prenez mon coeur, mon corps, tout ce que vous voulez, je pars sur le plateau de tournage et je fais des bisous à toute l'équipe. Ça fait groupie, je vous l'accorde, MAIS SÉRIEUSEMENT, la virtuosité du réalisateur m'a troublée. J'explique : un triptyque; trois histoire, qui partent d'en haut ou d'en bas, et qui, en se croisant lors d'un accident de voiture, vont toutes atteindre l'extrémité opposée. Au centre de ces trois histoires, los perros. Les chiens. Chiens de combat, chien-chien à sa mémère, chiens complices. Le coup des destins croisés, on l'a déjà vu cinquante trois fois (pour être exacte, mais j'en oublie peut-être), mais la fluidité et l'intelligence des croisements, en ce qui me concerne, c'était du jamais vu. Iñarritu jongle entre trois trames narratives avec une virtuosité qui laisse sans voix, et c'est sans compter le talent des acteurs ( Gael Garcia Bernal, comme dans la Science des Rêves, poignant) les éclairs de génie de la photo et les perles de la bande son.
Iñarritu montre un Mexique déchiré, cru et rude, presque tragique, surtout durant le second "épisode" du film, durant lequel les éléments s'enchaînent irrévocablement, à un rythme incontrôlable et incontrôlé. Il n'y a pas ou peu de surprises dans ce film, tout semble écrit dès le commencement, mais il suit son cours avec élégance et émotion.
Je serai plus que tentée de détrôner mon amour de Soleil Vert et d'offrir la première place de la section "cinéma" de mon coeur à Amours Chiennes. Mais la vie est trop dure, et un tel choix ne se fait pas si rapidement. Quoiqu'il arrive, Blade Runner demeure troisième hein, ne vous en faites pas pour lui. Egalement, dans l'actualité cinéma, je tenais, tout inutile que ce soit, à rendre hommage à Dennis Hopper, parce que ça c'est un type, un vrai, un acteur-réalisateur que je n'oublierai personnellement pas de sitôt, ne serait-ce que pour sa gueule défoncée dans Easy Rider et pour sa façon de révolutionner le personnage du gros méchant-manipulateur-terroriste-ex prof de maths à Harvard qui vire Unabomber dans Speed. BAH OUAIS.
Pour finir, un gros bisou à Israël qui l'a bien mérité. (avec de la bave)
Même s'il sait s'entourer de vrais acteurs.
RépondreSupprimerMême si la photographie est au rendez-vous.
Même s'il a une tête de défoncé.
Jean-Paul Merguez Inarritu ne se renouvelle pas tellement. Entre 21 grammes, Amours Chiennes, et Babel; on s'ennuie un peu. Les mêmes cadrages, les mêmes constructions, presque les mêmes personnages.
La même idée en somme, et ce qui fait un bon cinéaste ce n'est certainement pas le fait de copier faiblement sa meilleure œuvre.
J'espère que ses autres films sont loin de ça, sinon on pourra classer Alejandro (comme la chanson) dans ls catégories massive wanker, fainéant, mégalo et barbu.
Voilà un commentaire auquel je répondrai.
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec toi lorsque tu parles de la répétition manifeste du même schéma entre ses trois films. J'ai écrit cet article alors que je n'avais vu qu'Amours Chiennes, qui demeure à mes yeux le meilleur des trois.
Et effectivement, après avoir vu les deux autres opus de cette trilogie, le tout devient fade. Fade parcequ'usé. Et si Amours Chiennes est mon favori, c'est sans nul doute parce que je l'ai vu avant les autres. Justement.
Finalement, les éloges de cet article ne sont que le résultat d'un empressement et d'un mauvais timing.
Mais répétition ou non, il demeure chez Inarritu un talent qui m'a émue.
Même dans Babel et 21 grammes ?
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