samedi 31 juillet 2010

Cinéma du XXIème & Mondes Parallèles.


N’as-tu jamais fait un de ces rêves qui ont l’air plus vrai que la réalité ? Si tu étais incapable de sortir d’un de ces rêves, comment ferais-tu la différence entre le monde réel et le monde des rêves ?
The Matrix, Morpheus

Nouvelles tendances ! Depuis John Malkovitch, la Matrice et sans doute d'autres bien avant dont je n'ai pas connaissance, nos amis les réalisateurs semblent surfer sur la douce vague du "true story ?". Du monde parallèle. De la double vie inconsciente.
En gros, on reprend le flambeau de Descartes, le poêle et les rouflaquettes (pure invention de ma part pour les rouflaquettes, en plus c'était pas d'époque, ça c'est sûr) en moins. 

Aujourd'hui, c'est Inception qui s'y colle, avec l'ami Leonardo DiCaprio (toujours un peu gros et décalé, je crois que Titanic lui colle à la peau. Ca doit être dur. Titanic, c'est à chier. Enfin il joue bien hein.). Comme j'évite de parler à l'aveuglette, je suis allée le voir cet après-midi, et le sujet est toujours le même; le lieu dans lequel j'agis est irréel. Ici, ce sont des rêves, l'inception, c'est d'intégrer dans l'esprit d'un type, subtilement, une idée; De l'intégrer dans son subconscient en voyageant dans ses rêves. Bien sûr avec tous les rebondissements d'une grosse prod' américaine : ma meuf est morte, laisse moi pleurer 5 minutes s'il te plaît merci, attends je fais sauter un char pour voir ce que ça donne, mes enfants me manquent et le méchant est chinois.

Toujours est-il que cette tendance m'a donné envie d'écrire un micro-quelque chose. Je ne suis ni sociologue ni spécialiste en psychologie des masses (scoop, oui je sais. un monde s'écroule.) , mais depuis quelques années, on dirait bien que tout le monde a besoin de croire que la vie n'est pas la vie. Et les réalisateurs l'ont bien compris! (ou alors ils ressentent la même chose et font des cauchemars la nuit, allez zou un bisou, la veilleuse & au dodo Mr. Nolan) Comme si nous ne pouvions plus assumer nos propres actes, cette vague nous libère de tous remords, que ce soit en considérant que nous sommes habités par d'autres qui nous contrôlent (M. Malkovitch, bonjour.), que ce monde n'est pas réel (Welcome to the Matrix, Neo) ou encore que nous rêvons. Tout simplement. Malin génie (cogito ergo sum, c'est la formule magique en cas de doute, entendu?!), docteur Freud... tout est bon pour nous déculpabiliser, sans doute. Encore un trip écolo ? (erm, je deviens parano avec ces gens là. Mais ils se reproduisent comme des lapins, c'est fou ! Ils font de la politique, de la musique, de l'art. Le retour du comple judéo-maçonnique sous une forme nouvelle qui chie dans les bois et chante Tryo ?) 
Mais oui, dirait bien que l'on arrive à un stade ou la question est de savoir si notre action sur ce monde est réelle, et surtout si elle vient réellement de nous.. Mouais.
Pour ma part, mais cela n'engage que moi hein (oui il y a quelques jours je me suis dit que ce serait bien d'essayer d'atténuer le ton péremptoire de ce blog ! Enfin cela n'enlève rien au fait qu'être écolo c'est égoïste, que Tim Burton fait de la merde, que les aliens existent...) JE PENSE qu'il serait temps d'assumer tout ça. Mais tant que ça donnera des films sympas (voire remarquables, mais c'est pas le premier adjectif qui me vient à la tête pour Inception), continuons sur cette voie !


Je dédie cette pseudo réflexion à une personne qui m'est chère, et dont les capacités d'analyse auraient permis de pondre un article sans doute plus complet. Enfin cette personne qui malgré sa modestie se reconnaitra doit savoir que tout anti-écolo, pro-ovni et péremptoire que je suis, je sais que je ne vis pas dans un monde parallèle, et que je suis bien là, sur terre, au cas où on aurait besoin de moi. On sait jamais.

La cuillère n'existe pas.

dimanche 25 juillet 2010

Régis Jauffret, ou l'errance au conditionnel.



Hophophop, bobo Télérama, Critique littéraire aujourd'hui. Pas très critique en fait. j'aime beaucoup Régis Jauffret. D'ailleurs c'est l'un des rares auteurs français contemporains que je connaisse (on notera l'abondance de sous catégories :D ) que je puisse sacquer. Merci pour lui.
Moins de 14 ans, gare à vous, Régis Jauffet n'est pas Anna Gavalda (oui, j'ai dit que je l'aimais bien.), chez lui une histoire d'amour commence par un viol, se poursuit par un viol, et se termine sur un viol ( allusion à l'un de ses romans qui m'a profondément marquée, "Une histoire d'amour").
Si vous voulez faire le tour de son pessimisme et des entrailles de son monde, qui est aussi le notre, en forme de Gotham City sans Batman pour sauver les grands-mère, je vous conseille de commencer par quelques Microfictions, 500 nouvelles d'une page, une page et demi, qui vous arrachent littéralement les tripes. On se croirait dans un autre monde, et puis en ouvrant bien les yeux, on réalise que c'est du notre dont il s'agit, cette part du monde alcoolique, violente, déchirée et essouflée que l'on passe notre vie à essayer d'oublier.
Le monde, la France, les hommes sont réduits à leurs pensées les plus vénales, perverses, morbides. A leur chair. Chaque chute ressemble à ces phrases qu'on aimerait bien prononcer à 14 ans, pour la provoc', mais qui restent dans nos têtes.

Le tour de force de Régis Jauffret, c'est l'hypothèse. Le conditionnel. L'impression que tout ce qui est dit n'est jamais plus qu'une possibilité de vie. Dans les Microfictions, la brièveté des histoires nous laisse penser qu'après tout, puisque c'est si court, cela ne doit pas être vrai. L'auteur n'est pas là pour nous dire la vérité. Il est la pour nous proposer de la voir, à nous de l'accepter ou de rester dans le conditionnel qu'il utilise tout au long de Promenade, roman dans lequel l'errance est poussée à son paroxysme. Pas de but, pas d'envies, juste cette errance au conditionnel. Tout ce que Régis Jauffret nous montre est une perception de la vie comme un noeud de probabilités infimes.

Autant vous dire que c'est pas réjouissant réjouissant, mais c'est étonnamment puissant et hypnotique.
Si les yeux de Régis Jauffret sont durs, ce qu'il nous raconte aussi. Farandole d'enfants abandonnés, d'ex-rockers sexagénaires, de ratures de flics, de PDG pourris, de prostituées sans salaire. Enchaînements de morts, de vols et viols, d'arnaques et d'atrocités verbales sans scrupules.
A vous de voir si le monde est tel que le décrit Régis Jauffret ou si ce qu'il nous propose n'est pas l'une des multiples faces que le monde aurait pu prendre ...

Elle refuserait dorénavant de se laisser entraîner par les raisonnements funestes qui l'emmaillotaient. Et quand elle marcherait dans la rue, la foule lui semblerait un ruban continu de personnes anonymes. Elle s'abstiendrait d'imaginer leur existence, leur mode de vie, leur manière abjecte de se moucher au-dessus de la poubelle et de penser parfois au suicide en faisant sauter des crêpes pour leur neveux.
Régis Jauffret, Promenade.





dimanche 18 juillet 2010

Psychologie atrophiée des impasses Parisiennes.


Paris mesdames et messieurs ! Dans un mois je plonge dans la foule. Occasion pour moi de déclamer mon amour des grandes villes, qui n'ont certainement pas été faites par les hommes et encore moins POUR les hommes.
Comment appeler cette arrivée autrement qu'un plongeon ? Paris est inondée ! Pas seulement en 1910, non, Paris c'est l'océan, le monde entier sur quelques kilomètres carrés, c'est beau et crade, plus que beau et pire que crade. La foule, mesdames et messieurs ! LA FOULE !
Soyons honnêtes avant les envolées lyriques : je préfère Londres. Tout d'abord parce que les gens y sont anglais, également parce que les gens y sont anglais mais aussi parce qu'on y parle anglais. (et que c'est plus beau encore que Paris).
Mais prenons Paris, ville océan que j'investirai dès le mois de septembre, oui, je débarque au centre du monde. Jules Verne s'était cassé le c** pour rien, le voyage au centre de la terre dure 2h à partir du Havre et se fait tout à l'horizontale, si je puis me permettre. Ca me rappelle un mot dégueulasse de cours de géo, DNL et autres conneries : HUB. Ouais ma poule, je débarque in the HUB.
Les gens y sont fous, je veux devenir dingue comme eux aussi ! Tarée comme un poisson dans un gros aquarium, comme un enfant qui a perdu sa mère chez Auchan courir vite dans le métro et ne plus être ce touriste dingue qui pense "les gens sont fous". OUAH. Hé les gars, on est au centre du monde ! Evidemment que les gens sont dingues! Des machines ! Naitre, Bosser, Se créer un mini-patrimoine familial, Mourir. La vie quoi.
THE PLACE TO BE. Ouais. Qu'est ce que je me fous que mon appart soit au 7ème sans ascenseur et fasse 12m²! Je suis dans l'océan, y'a pas de problème. Je plonge.
Le plus dingue dans l'histoire, c'est la ville elle même. Rentrer au coeur de Paris c'est comme se faire une virée Au coeur des ténèbres avec Conrad. Vraiment. La folie te prend totalement. Je veux cette folie, cette hystérie des grandes villes dans lesquelles les impasses sont entre l'abandon et la fréquentation permanente.
Paris, c'est ses impasses. Sans impasses, Paris n'est plus Paris. Ces impasses labyrinthiques, qui font que jamais vous ne sortirez de la folie de la ville, en tous cas pas à pieds.
Paris je t'aime.