lundi 31 mai 2010

Maman.


Aujourd'hui, à 23h tapantes, on m'a dit : "Louise Bourgeois est morte"

Life's hard.

Cinéma, Canidés et Contorsionnisme


J'ai longtemps hésité entre un article virulent et un article élogieux. Et autant dire que ce soir en matière de virulent, il y a de quoi faire, puisqu'Israël a encore frappé... Mais la distinction entre antisémitisme et anti-sionisme étant encore floue pour bon nombre de personnes, j'ai préféré éviter ce terrain glissant, et m'attarder sur un élément plus positif de mon actualité personnelle, j'annonce : du cinéma.

Eh oui, plaisir, que voulez vous. Du cinéma, mais pas des moindres. Amours Chiennes, del Señor Iñarritu. Je ne m'étais pas vraiment lancée dans le cinéma mexicain jusqu'à vendredi dernier, mais je suis conquise, prenez mon coeur, mon corps, tout ce que vous voulez, je pars sur le plateau de tournage et je fais des bisous à toute l'équipe. Ça fait groupie, je vous l'accorde, MAIS SÉRIEUSEMENT, la virtuosité du réalisateur m'a troublée. J'explique : un triptyque; trois histoire, qui partent d'en haut ou d'en bas, et qui, en se croisant lors d'un accident de voiture, vont toutes atteindre l'extrémité opposée. Au centre de ces trois histoires, los perros. Les chiens. Chiens de combat, chien-chien à sa mémère, chiens complices. Le coup des destins croisés, on l'a déjà vu cinquante trois fois (pour être exacte, mais j'en oublie peut-être), mais la fluidité et l'intelligence des croisements, en ce qui me concerne, c'était du jamais vu. Iñarritu jongle entre trois trames narratives avec une virtuosité qui laisse sans voix, et c'est sans compter le talent des acteurs ( Gael Garcia Bernal, comme dans la Science des Rêves, poignant) les éclairs de génie de la photo et les perles de la bande son.

Iñarritu montre un Mexique déchiré, cru et rude, presque tragique, surtout durant le second "épisode" du film, durant lequel les éléments s'enchaînent irrévocablement, à un rythme incontrôlable et incontrôlé. Il n'y a pas ou peu de surprises dans ce film, tout semble écrit dès le commencement, mais il suit son cours avec élégance et émotion.

Je serai plus que tentée de détrôner mon amour de Soleil Vert et d'offrir la première place de la section "cinéma" de mon coeur à Amours Chiennes. Mais la vie est trop dure, et un tel choix ne se fait pas si rapidement. Quoiqu'il arrive, Blade Runner demeure troisième hein, ne vous en faites pas pour lui. Egalement, dans l'actualité cinéma, je tenais, tout inutile que ce soit, à rendre hommage à Dennis Hopper, parce que ça c'est un type, un vrai, un acteur-réalisateur que je n'oublierai personnellement pas de sitôt, ne serait-ce que pour sa gueule défoncée dans Easy Rider et pour sa façon de révolutionner le personnage du gros méchant-manipulateur-terroriste-ex prof de maths à Harvard qui vire Unabomber dans Speed. BAH OUAIS.

Pour finir, un gros bisou à Israël qui l'a bien mérité. (avec de la bave)



dimanche 16 mai 2010

Elites, Erudits et Enseignement.



Attention, scoop autobiographique aujourd'hui : je suis en hypokhâgne. (FIN)

Je suis également en colère, car à la veille de mon concours blanc, entre deux fiches, je réalise, comme cela arrive parfois. J'explique et j'avoue mon ignorance : après 13 tentatives Môssieu' Marcel Proust m'est toujours verrouillé. Mais ce jeune homme, parait-il, est d'une rare fulgurance. Si je suis énervée, c'est que j'en ai marre de (je m'auto-cite, si vous le permettez, mais avec censure sur tous les termes en "-ards") "ces hommes persuadés d'avoir l'autorité sur tout, et perçus comme tels, simplement parce qu'ils ont acheté un jour un dictionnaire historique de la langue française chez Emmaüs". Bon, j'y vais fort.

Le fond de cette pensée est le suivant : on s'autoproclame super copain des lecteurs et du peuple, mais à côté de ça on aligne pas une seule phrase en "SUJET+VERBE+COMPLEMENT" (ou alors le complément vient d'un autre monde). Je ne reproche pas cela aux poètes, tout le monde sait qu'ils sont illisibles et ils s'en portent bien mieux aussi. Mais monsieur Proust, si vous me lisez, sachez que si vos théories étaient aussi brillantes qu'on semble me lire dire, peut être qu'une étape de démocratisation s'impose... ? Même SARTRE l'a fait. Non mais c'est vous dire ! SARTRE ! Alors qu'il était quand même menacé par le fouet de Milady de Beauvoir.
Oh bien sûr j'admet être totalement aigrie. Mais quand même.

Quand même, parce que finalement cette année de prépa se résume à un formatage en règle de tous nos cerveaux pour que dans 5 ans nous allions tous discutailler au café du Commerce et rire grassement sur des vannes pseudo intellectuelles à la Gad Elmaleh. On nous a proposé de nous mener vers des ouvrages multiples, ce dont je suis reconnaissante, mais le fond est finalement celui-là. Et à observer certains des autochtones de ces classes, il m'est apparu que pour une minorité d'entre nous, je l'espère, le but était effectivement d'acquérir la chaise côté fenêtre à la table 15 du café du Commerce. Ils ont l'art de se prendre au sérieux, de lire tout ce qu'on leur dit de lire, et d'accepter le moindre ouvrage comme révolutionnaire. Je ne me proclame pas anticonformiste, mais quelques individus de cette année 2009-2010 m'ont relativement bien montré ce que la classe préparatoire littéraire veut faire de nous. Et c'est pas beau à voir.

Verdict : l'an prochain, je vais à la FAC.

mardi 11 mai 2010

Attraction, Apesanteur et Aliens.





Ici aussi il y a de l'air, et au dessus de tout, il y a l'amour que nous portent les gens de la planète bleue.



Autant abattre nos cartes maintenant. Bien sûr que j'y crois. Vous l'aurez sans doute compris plus tôt dans votre vie, n'est pas rationnel qui veut.

J'y crois, en cet éloignement remarquable, en ces statistiques vertigineuses, en ces bouts de glace sur Mars et autres idéaux d'une vie peut être meilleure. Car avant tout, celui qui y croit n'est-il pas celui qui VEUT y croire ?
Sincèrement, le scepticisme et le simple fait de rejeter l'hypothèse de l'existence d'extra-terrestre (ça y est je l'ai, dit, TABOU!) n'a rien de réjouissant. Personnellement, et avec la plus grande humilité que je puisse arborer (faut pas déconner non plus), je préfère m'imaginer accompagnée dans l'infini. Enfin c'est vous qui voyez, je voudrais surtout pas vous coller la pression...
Mais jouons la "pari pascalien", d'accord ?
Si je crois en l'existence d'une vie extra terrestre, alors il m'est tout à fait permis de me réconforter à l'idée que quelque part, peut être, la vie est sympa comme une chanson de Bill Withers et rayonne comme une madonne.
Si je n'y crois pas, je suis tout seul dans l'univers infini (noir, vide, froid , ambiance film avec Vincent Price...) et basta.
Mon choix est vite fait.
Et puis au même titre que l'infini, la vie extra terrestre me permet de poser des limites à mon imagination. Car oui monsieur Descartes; volonté infinie peut être, mais à ce que je sache, jeux de formes et de couleurs que mon esprit peut associer, même si leur quantification apparait complètement extraordinaire, bin tout ça c'est du fini. F.I.N.I.

Et puis rejoignons nos vieux amours, le cinéma ! 'Non mais' sérieusement. E.T. Mais oui, E.T. Enfin autant vous faire un aveu, le film qui m'a donné envie d'écrire tout ça s'appelle Le Village des damnés, film de Wolf Rilla, 1960. Des gamins aryens à souhait, (catégorie Heineke et Ruban Blanc, version extra terrestres) fruits d'une immaculée conception globalisée (catégories fontaines de vie, version extra terrestre) sur le village de Midwitch.
Conclusion : ça part dans tous les sens, on se croirait dans une pub Benetton[je précise ne pas avoir les droits d'auteur de cette ramarquable vanne.]. Parabole du nazisme, film d'horreur assez bon marché, mais fonctionnant toujours un peu. De remarquables trouvailles pour l'époque. Un plaisir de dimanche après-midi en somme.

Post sans queue ni tête. Après tout, j'adopte la logique saturnienne. Continuez à les rêver!

Jamais cartésiens.